C'est un peu à l'appréciation de l'auteur (pas objectif du tout, je le rappelle) et de ses bêta-lecteurs s'il en a, ai-je envie de dire. Et comme ce même auteur n'a pas un soupçon d'objectivité (bis repetita), j'ai décidé de me tourner vers les réseaux sociaux pour poser la question. Ont répondu à l'appel des écrivains (tant qu'à faire), mais aussi des membres de comité de lecture... Il en est ressorti pas mal de points intéressants, tant que j'ai choisi de rédiger plus d'un article sur le sujet, ceci ne constituant qu'une grosse intro.
Il existe à peu près autant de réponses que d'auteurs (ça vous fait une belle jambe, n'est-ce pas ?), de la plus personnelle à la plus générale. À chacun son mode opératoire, qui passera par le feeling ou par l'avis obligatoire de bêta-lecteurs (mais de là à accepter la moindre de leurs remarques, à vous de juger (par contre ceci est un autre débat)). Réalistes, certain(e)s jugent qu'un manuscrit n'est jamais totalement prêt ni son auteur d'ailleurs. Subjectivité, lecteurs test et relation auteur/éditeur jouent un rôle prépondérant dans le cheminement vers la soumission.
Je vais en revenir à l'écrivain justement, cette étrange créature qui s'apprête à envoyer son texte en espérant une publication. Cette drôle de bestiole qui, peut-être, met un premier pied dans le monde de l'édition, qui découvre donc, qui se découvre. L'auteur, lui, est-il prêt à soumettre ? J'avoue que si on ne me l'avait pas soufflé, je ne me serais pas interrogée sur ce point. L'écrivain est indissociable de sa prose et je ne pense pas me tromper en disant qu'on ne le souligne pas assez.
On ne le dira jamais trop souvent, travailler sur un texte, quelle qu'en soit la longueur, prend du temps. Et heureusement qu'on ne compte pas (ou si peu), sans quoi on deviendrait fou. Alors bien sûr, on est tenté d'expédier un manuscrit que l'on croit finalisé vite fait bien fait, puis de croiser tout ce qu'il y a à croiser, signe que l'on ne sera jamais vraiment préparé à cette phase. Un auteur professionnel connaît les étapes, mais l'erreur étant humaine, certaines passent à travers les mailles du filet. Aussi, avant de traiter la question du récit, parlerai-je de ce qui devrait se produire dans la tête d'un écrivain avant un envoi qui lui vaudra peut-être de se tirer une balle dans le pied.
Merci à Kailyn Mei, Lydie Blaizot, Guillaume de Munegu, Julien Morgan, John Steelwood, Eve Terrellon, Lilian Peschet, Suzanne Roy, Pascal Bléval et Gaëlle K. Kempeneers pour leurs réponses sur les réseaux sociaux. Il existe tellement de manières de déterminer si un manuscrit est prêt pour les éditeurs que je n'en serais pas venue à bout toute seule.
Sommaire de la série :
Il existe à peu près autant de réponses que d'auteurs (ça vous fait une belle jambe, n'est-ce pas ?), de la plus personnelle à la plus générale. À chacun son mode opératoire, qui passera par le feeling ou par l'avis obligatoire de bêta-lecteurs (mais de là à accepter la moindre de leurs remarques, à vous de juger (par contre ceci est un autre débat)). Réalistes, certain(e)s jugent qu'un manuscrit n'est jamais totalement prêt ni son auteur d'ailleurs. Subjectivité, lecteurs test et relation auteur/éditeur jouent un rôle prépondérant dans le cheminement vers la soumission.
Je vais en revenir à l'écrivain justement, cette étrange créature qui s'apprête à envoyer son texte en espérant une publication. Cette drôle de bestiole qui, peut-être, met un premier pied dans le monde de l'édition, qui découvre donc, qui se découvre. L'auteur, lui, est-il prêt à soumettre ? J'avoue que si on ne me l'avait pas soufflé, je ne me serais pas interrogée sur ce point. L'écrivain est indissociable de sa prose et je ne pense pas me tromper en disant qu'on ne le souligne pas assez.
On ne le dira jamais trop souvent, travailler sur un texte, quelle qu'en soit la longueur, prend du temps. Et heureusement qu'on ne compte pas (ou si peu), sans quoi on deviendrait fou. Alors bien sûr, on est tenté d'expédier un manuscrit que l'on croit finalisé vite fait bien fait, puis de croiser tout ce qu'il y a à croiser, signe que l'on ne sera jamais vraiment préparé à cette phase. Un auteur professionnel connaît les étapes, mais l'erreur étant humaine, certaines passent à travers les mailles du filet. Aussi, avant de traiter la question du récit, parlerai-je de ce qui devrait se produire dans la tête d'un écrivain avant un envoi qui lui vaudra peut-être de se tirer une balle dans le pied.

Merci à Kailyn Mei, Lydie Blaizot, Guillaume de Munegu, Julien Morgan, John Steelwood, Eve Terrellon, Lilian Peschet, Suzanne Roy, Pascal Bléval et Gaëlle K. Kempeneers pour leurs réponses sur les réseaux sociaux. Il existe tellement de manières de déterminer si un manuscrit est prêt pour les éditeurs que je n'en serais pas venue à bout toute seule.
Sommaire de la série :
- "Pour soumettre un manuscrit, soyez déjà un auteur" ;
- "Bêta-lecture, lecteurs-test et autres joyeusetés" ;
- "Le pourquoi du comment : quel type de manuscrit et de quelle manière ?" ;
- "Les cas particuliers".
Bonjour
RépondreSupprimerUn bon indicateur de finalisation d'un manuscrit est :
- Une intrigue qui ne laisse pas en suspens des questions en cours de route. L'histoire peut s'arrêter en laissant des questionnements au lecteur (pour une suite éventuellement ou sur des aspects de l'univers), mais pas sur des choses nécessaires à la compréhension immédiate de l'histoire (ou du thème) traitée;
- une intrigue qui se déroule à "la bonne vitesse et de manière égale". Tout simplement, il ne faut que pas que certains scènes donnent la sensation d'avoir été "baclées". Il existe un rythme d'écriture pour chaquie auteur, il faut que ce dernier respecte son propre rythme. Sinon, le lecteur le ressent;
- une cohérence de style : de l'homogénéité sur tous le roman. C'est un danger de la correction. On retravaille seulement certains passages (car c'est nécessaire) et pas d'autres (parce qu'ils sont parfaits comme ça ou ont déjà été retravaillé...). Résultat: le lecteur va se rendre compte que le style varie, indépendamment des nécessités de l'histoire. Clairement, ça donne une sensation de manuscrit inachevé;
- absence de cohérence du style dans les dialogues pour chaque personage (chacun doit avoir ses propres tics de langage). A l'inverse, une grande homogénéité du style parlé pour les personnages (tout le monde parle de la même façon?) ;
- des incohérences dans la description des scènes (je tiens un journal dans la main gauche et j'ouvre une porte avec la main gauche: mais où est donc passé le journal?);
- des anachronismes dans l'histoire: la scène se déroule en 1970 et le sommelier d'un restaurant lui propose un bourgogne 1982;
- pas trop faute de frappe, ni d'orthographe, ni de grammaire;
Voilà les quelques erreurs repérés rapidement dans un comité de lecture. En soi, si l'intrigue est intéressante et le style de l'auteur est bon, le manuscrit peut tout de même être retenu sous réserve des corrections à faire par l'auteur (s'il accepte!)... Si le manuscrit cumule plusieurs erreurs de la liste, c'est le refus assuré.
Voilà ma contribution à votre édifice.
Merci pour ce retour constructif !
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