lundi 23 janvier 2017

J'écris mon roman en 5 mois - partie 1.2 : ANTICIPER

Après le temps et l'organisation, parlons un peu du public auquel vous destinez votre roman. En effet, selon que vous vous adresserez à un lectorat jeune ou adulte, vous n'écrirez pas de la même manière, vous n'anticiperez pas de la même façon non plus et vous aborderez vos sujets différemment.



  • Partie 1 : Temps et organisation ;
  • Partie 2 : Quel public ?

Nous n'abordons que trop peu le sujet du public cible et bon nombre d'auteurs se retrouvent avec des scènes ou des parties qu'ils finissent par juger inadaptées à leur lectorat futur. Mais l'erreur est humaine ; ça m'est arrivé aussi.


Lectorat et genres

J'ai souvent lu, à tort, que le lectorat dépend du genre abordé. Or, certains auteurs ont démontré par leurs livres qu'on peut adapter le steampunk aux enfants, malgré tous les codes qu'il comporte. Ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
On associe souvent l'enfance à la découverte. Leur proposer de nouveaux genres à découvrir est un excellent moyen d'attiser leur curiosité. Tout nouveau tout beau, comme on dit.
Les enfants ont aussi et surtout droit à la diversité. Quoi de mieux qu'explorer de nouveaux genres pour élargir leur éventail de choix ?
Autre idée reçue qui a le don de me hérisser le poil : la romance est un genre de femmes. Des hommes en lisent et eux aussi ont droit à la diversité. Nous y avons tous droit, dès le plus jeune âge.

Lectorat et sujets

Il faut arrêter de croire que les enfants attendent des histoires simples et les adultes, des histoires complexes. Plus haut, je parlais de découverte et il y a mille et une choses à comprendre et à imaginer. Ne plus se laisser surprendre est d'un ennui profond et témoigne d'une lassitude. Les livres sont pourtant destinés à ouvrir une porte sur le monde, à embarquer leurs lecteurs dans une foultitude d'aventures. Ils ont aussi vocation, parfois, à enseigner, et en ce sens, les thématiques ne se cantonnent pas toujours à de nombreuses péripéties.
Rapport à la mort, sexualité, dépression, suicide, découverte de soi, guerre, racisme, immigration, maladie, religion, violences, misère... Les sujets sont divers et variés et n'attendent pas de leur lectorat qu'il soit ado ou adulte. Pourtant, à la manière dont sera présentée l'intrigue, ils s'adresseront plutôt à l'un ou à l'autre.
Il est aussi important de présenter certaines thématiques aux plus jeunes : le racisme, la maladie, l'homophobie (ou transphobie ou quoi que ce soit d'autre en "-phobie"), les violences (conjugales, par exemple)... Dire qu'on attend un public mûr pour aborder certains sujets revient à se mentir. La maturité née, entre autres, de l'environnement et un environnement imperméable aux vrais problèmes, aux véritables préoccupations n'aidera pas l'enfant à réfléchir et à se forger sa propre opinion. Des récits qui visent juste et pointent des problématiques réelles, eux, oui.

Lectorat et nombre de sec

Non, les enfants ne lisent pas que des bouquins tout fins. Non, les adultes ne dévorent pas que des pavés. Les sec sont les signes espaces comprises.
En tant qu'adulte, il m'arrive de lire des livres riquiqui, d'autres pour la jeunesse. Globalement, j'apprécie un ouvrage court entre deux grosses lectures. Le nombre de sec ne déterminera donc pas l'âge de votre lectorat. Dans une certaine mesure, du moins, car on ne donnera pas un roman de 600000 sec à un enfant de 6 ans.
Pour les plus jeunes, on privilégiera des phrases aux idées directes et sans détour. Attention, ceci ne signifie pas qu'il y aura absence de style. Vos tournures seront moins alambiquées, plus courtes. Vos descriptions ne prendront pas trois pages et vous poserez les faits de façon plus sobre, dépouillée.


L'extrait de la quinzaine

(Un clic pour agrandir !)

Le duo atteignait le colombage du premier étage quand une lumière blafarde fonça droit sur eux. Vif comme l’éclair, Denis rampa vers la droite pour la fuir et évita de justesse une fenêtre que l’on ouvrait. Avec toutes ces galipettes, il manqua basculer dans le vide, entraîné par Tiffany. Ses griffes lui faisaient un mal de chien, ses muscles tiraient. Il avala une goulée d'air, avant de reprendre sa descente. Un autre battant tourna sur ses gonds en le percutant de plein fouet. Il pencha dangereusement en arrière et dégringola, incapable de se retenir. La lumière balaya la zone, puis localisa les fugitifs. L'alarme, que tira un soldat en faction, vrilla les tympans de Denis. Il fournit un effort exceptionnel pour retomber à peu près sur ses pattes.
— Vous auriez dû me croiser avec un caméléon, bordel ! pesta-t-il à l'intention de Tiffany.
 

Cet extrait s'accompagne d'un peu de Myrath (morceau différent que celui de l'ouverture).


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